Nature du Gard
Projet de partage et de diffusion des connaissances naturalistes dans le département
du Gard. Initié par Gard Nature, cet observatoire du patrimoine naturel est piloté par un réseau de naturalistes, de gestionnaires
et d'acteurs du territoire.
|
|
|
Edito
Le 28 mai 2014 fut un grand jour : celui de la (re)découverte du Leste à grands stigmas Lestes macrostigma, par un Stéphane Fernandes heureux. Dans les anciennes gravières de Coste Rouge à Bellegarde ! Soit assez loin des habitats saumâtres de prédilection de l'espèce. A suivre...
L'Observatoire est certainement un lieu d'échange de bonnes nouvelles, mais nous ne pouvons décemment pas rester insensibles à la bêtise qui engendre des dégâts importants aux joyaux naturels du département !
A Saint-Hilaire-de-Brethmas, la prairie humide labourée en décembre a vu cette année 35 pieds d'Orchis occitan Dactylorhiza occitanica (contre 276 au printemps 2013...), espèce protégée, et moins de 500 pieds d'Orchis à fleurs lâches Anacamptis laxiflora (plus de 5 000 en 2013 !). Rappelons que ce labour de parcelles publiques est un acte volontaire de destruction des enjeux défavorables au projet de golf, porté par l'Agglomération d'Alès. Et nous croyons savoir que ce projet se poursuit, cette fois-ci avec peut-être une création de bassins au beau milieu de la prairie (afin de s'assurer de la destruction efficace des orchidées...). Nous espérons être dans l'affabulation la plus totale...
Dions a failli remporter la palme devant Saint-Hilaire : l'ancien terrain de foot, en rive gauche du Gardon, a été creusé ce mois-ci par le carrier voisin. Encore une fois, ce sont des parcelles publiques qui sont visées. Et bien connues des orchidophiles pour accueillir une autre espèce protégée : l'Orchis à odeur de vanille Orchis coriophora ssp fragrans ! A quelques mètres près, cette station importante était définitivement détruite (que peut faire une orchidée face à un trou de 5 mètres de fond !). Tout cela sans autorisation, étude, enquête...
La bêtise comme la violence (mais sont-elles très différentes ?) nous laissent pantois, démunis. Et effectivement les plaintes déposées par 5 associations à propos de Saint-Hilaire-de-Brethmas sont toujours en cours d'instruction : la Justice serait-elle aussi en vacances ?
Chacun se fera son opinion, et agira à son niveau.
A part ça il fait beau, les oiseaux chantent : profitons-en tant qu'on peut.
Jean-Laurent Hentz
Animateur de l'Observatoire |
Actualités
Le référentiel taxonomique...
La mise à jour du référentiel suscite bien des réflexions, notamment par rapport à la nomenclature proposée et à sa complexité. Afin que chacun soit au fait des normes, sachez que la dénomination scientifique (nom latin) d'une espèce est constituée de :
- nom de genre (exemple : Orchis),
- nom d'espèce (exemple : coriophora),
- nom de sous-espèces, variété... (exemple : coriophora).
Mais ce nom que nous écririons logiquement Orchis coriophora subsp coriophora est en fait Orchis coriophora L. subsp. coriophora. Le "L." signifiant que Linné a décrit cette espèce. Il devrait même y avoir une année indiquée.
Plus compliqué : notre sous-espèce fragrans a été élevée au rang d'espèce par les taxonomistes... Ainsi elle devient (nom "valide") : Anacamptis fragrans (Pollini) R.M.Bateman, 2003.
Les taxonomistes font encore mieux avec, par exemple : Omocestus (Omocestus) rufipes (Zetterstedt, 1821). Bref, de quoi vraiment perdre les pédales, d'autant plus que selon les ouvrages de référence que nous utilisons, une espèce sera considérée par un auteur comme sous-espèce et pas par un autre. Quand ce ne sera pas par le même auteur (surprises attendues pour les botanistes acquéreurs de la Flore méditerranéenne et de Flora Gallica) !
Au-delà de la difficulté de s'y retrouver dans ces noms qui changent au fil du temps pour désigner le même "objet", cela complique les échanges et la conservation des observations. Un seul exemple : nous avons dans le Gard deux types de Géranium herbe-à-robert, Geranium robertianum subsp robertianum (plutôt du côté des Cévennes) et G. rob. subsp purpureum (dans les garrigues et la plaine gardoise). Les différences évidentes portent sur les fleurs. En dehors de la période de floraison, par précaution, nous avons appelé nos sujet G. robertianum, sans précision de sous-espèce. Mais voilà-t-il pas que les sous-espèces deviennent des "bonnes" espèces ! Réjouissons-nous pour elles. Seulement, si notre sous-espèce purpureum devient logiquement Geranium purpureum, et la sous-espèce robertianum devient Geranium robertianum, toutes nos mentions (nombreuses) de Geranium robertianum ainsi dénommées par précaution, sans précision de sous-espèce, deviennent, de fait, l'espèce Geranium robertianum ! Alors que ces observations représentent vraisemblablement une majorité de purpureum...
Mieux vaut tard que jamais...
Considérant ce qui précède, et bien que l'idée nous semblait logique depuis longtemps, sachez que depuis début mai, votre observation est enregistrée avec deux noms d'espèce : le nom que vous avez choisi dans la liste, et le "nom valide" proposé par le référentiel. Peu à peu ces deux colonnes apparaîtront dans les exports de données (au format Excel) afin que l'utilisateur comprenne bien à quelle espèce il a affaire, en se référant si besoin au nom saisi.
Saisie des données botaniques :
Au final, nous invitons tous les contributeurs un peu habitués à saisir leurs observations botaniques en noms scientifiques, qui restent plus précis que les noms vernaculaires en français.
Relecture des données...
Un premier export des données botaniques a été proposé aux collègues du Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles, afin qu'ils nous fassent part des erreurs grossières. La relecture de Frédéric Andrieu nous permet de débuter une phase de révision : peut-être recevrez-vous un mail demandant des précisions sur une observation étonnante. Bien souvent ces erreurs sont simplement dues à un mauvais choix dans la liste déroulante (elles sont alors faciles à corriger). D'autres fois elle correspondent bien à des observations dûment documentées (herbier, photo, description précise...) et réjouissent toute la communauté des botanistes ! |
|
|